NEPHRECTOMIE TOTALE
Suites habituelles après une néphrectomie totale (ablation totale du rein) par coelioscopie ou par laparotomie.
Informations générales
Il est conseillé d’éviter tout effort ou déplacement important dans le premier mois suivant l’intervention.
Les ordonnances comprennent les soins de la ou des cicatrices cutanées ainsi que l’injection quodienne d’un anti-coagulant. Le maintien d’un traitement anticoagulant est nécessaire après l’hospitalisation pour prévenir le risque de phlébite des membres inférieurs. Le port de chaussettes de contention peut être souhaitable au moins 5 jours après l’intervention surtout si le patient marche peu.
Un courrier de liaison a été adressé au médecin traitant pour le tenir informé.
La durée de la convalescence et la date de reprise du travail ou d’une activité physique normale dépendent de l’état physique post-opératoire.
Une consultation post opératoire est programmée avec le chirurgien urologue. Elle doit permettre d’informer le patient du résultat de l’analyse pathologique (microscopique) du rein retiré, de vérifier la qualité de la fonction du rein restant et de surveiller l’appartion d’éventuelles complications.
Précautions
La Prévention d’une phlébite et embolie pulmonaire
L’alitement et l’absence de mouvement des membres inférieurs favorisent la stase veineuse. Des douleurs dans une jambe, une sensation de pesanteur ou une diminution du ballotement du mollet doivent faire évoquer une phlébite. Il est donc nécessaire de consulter un médecin en urgence. Afin d’éviter la survenue d’une phlébite, il est conseillé d’assurer : contractions régulières et fréquentes des mollets, mouvements des pieds, surélévation des jambes et suivant prescription, port de chaussettes de contention.
En cas de douleur thoracique, de point de coté, de toux irritative ou d’essoufflement, il est nécessaire de consulter en urgence car ces signes peuvent être révélateurs d’une embolie pulmonaire. Le patient ou son entourage doit alors immédiatement contacter le médecin traitant ou le service d’urgence Centre 15.
La Cicatrisation
La néphrectomie comporte une ou plusieurs petites incisions. Ces incisions sont des portes d’entrée possibles pour une infection. Il est donc nécessaire de s’assurer d’une bonne hygiène locale. Si la cicatrice devient rouge, chaude ou s’il existe une surélévation de celle-ci, il est important de montrer, sans urgence, cette cicatrice au chirurgien : il peut s’agit d’un hématome ou d’un abcès.
La cicatrisation cutanée s’effectue en plusieurs jours. Durant cette période, il peut se produire un petit saignement que l’on peut stopper en le comprimant à l’aide d’une compresse ou d’un linge propre.
L’ablation des fils ou des agrafes est réalisée par une infirmière suivant la prescription médicale de sortie.
Une désunion de la peau peut parfois survenir. Si cette ouverture est superficielle, il faut simplement attendre qu’elle se referme, le délai de fermeture peut atteindre plusieurs semaines (surtout chez les patients diabétiques ou sous corticoïde).
Le tabac et la dénutrition ralentissent la cicatrisation.
Les Troubles du transit intestinal
Après chirurgie abdominale, le retour au transit digestif normal peut nécessiter quelques semaines. Des troubles du transit sont fréquents. Une période de plusieurs jours sans selle n’est pas un signe inquiétant. A l’opposé, l’absence de gaz, des nausées ou des vomissements nécessitent une consultation en urgence (risque d’occlusion).
Pour faciliter la reprise d’un transit normal, il est conseillé de :
– Manger de petites quantités à chaque repas en mastiquant lentement
– Prendre ses repas assis, dans le calme
– Arrêter de manger dès les premiers tiraillements digestifs
– Ne pas trop boire en mangeant, mais boire suffisamment entre les repas
– Manger équilibré et le plus varié possible pour éviter les carences nutritionnelles
– Respecter un apport suffisant en protéines (viandes, œufs, poissons, produits laitiers…)
– Eviter les abus de boissons gazeuses, les sauces et les fritures, ainsi que les sucreries et les aliments gras
Signes qui peuvent survenir et conduite à tenir
Une sensation persistante de pesanteur du côté opéré avec des troubles du transit intesnal ou de la fièvre : l’ensemble de ces signes peut correspondre à un saignement ou un hématome sur le site opératoire. Cette situation est rare, mais nécessite une consultation rapide auprès de l’urologue.
Des sueurs, des palpitations et/ou une pâleur cutanée : ces signes peuvent être la conséquence d’un saignement sur un site opératoire (rein ou vessie). Le patient ou son entourage doit contacter alors immédiatement son médecin traitant ou le service d’urgence Centre 15.
Une fatigue inhabituelle : cette fatigue peut être le témoin d’une diminution de la fonction rénale, il est conseillé de demander une analyse de sang avec en particulier un dosage de la créatininémie.
Des douleurs musculaires et l’impression d’un « ventre gonflé » : ces signes peuvent persister quelques semaines après l’opération et sont liées à la distension de la paroi abdominale pendant l’intervention.
Des douleurs au niveau des épaules : elles sont aussi en rapport avec le gonflement de l’abdomen pendant l’intervention coelioscopique et peuvent être ressenties quelques jours après le retour à domicile.
Questions pratiques
Comment peut-on se laver ?
Dès le retour à domicile, le patient opéré peut prendre une douche ou un bain.
Peut-on faire du sport ?
La reprise des activités est possible progressivement après un mois de repos.
Peut-on conduire après l’intervention ?
Certains médicaments contre les douleurs peuvent entrainer une somnolence qui peut ne pas être compatible avec la conduite. La conduite d’un véhicule personnel est possible sans restriction après 10 jours de repos.
Peut-on voyager ?
Sauf avis contraire du chirurgien, les voyages sont possibles à partir du deuxième mois postopératoire.
Quand peut-on reprendre une activité sexuelle ?
La reprise d’une activité sexuelle est possible progressivement dès que l’état général le permet.
Il est difficile de répondre ici à toutes les questions, n’hésitez pas à contacter un urologue ou le médecin traitant.
Les informations qui vous sont données ci dessus concernent les suites opératoires classiques avec les effets secondaires indésirables les plus fréquents. Ce document n’est pas exhaustif. Certains risques y compris vitaux peuvent tenir à des variations individuelles qui ne sont pas toujours prévisibles.
Votre urologue et son équipe se tient à votre disposition pour tout renseignement.