LITHOTRIPSIE (ou LITHOTRITIE) EXTRACORPORELLE
L’intervention est destinée à réaliser la fragmentation d’un calcul rénal ou urétéral pour le réduire en fragments qui seront éliminés par les voies naturelles.
La maladie
Elle touche 10% de la population, avec un risque de récidive de 50% à cinq ans ; les calculs sont de nature oxalo-calcique dans 80% des cas. Ces calculs peuvent rester bloqués lors de leur migration à différents endroits en fonction de leur taille, et empêcher le passage des urines. La pression des urines augmente alors dans le rein et produit des douleurs : la colique néphrétique. La formation des calculs survient par cristallisation des urines dans les reins. Ils peuvent parfois être responsables de saignement (urines rouges) ou favoriser le développement d’une infection urinaire.
Principe de l’intervention
Il s’agit d’une méthode extracorporelle qui permet de fragmenter le calcul grâce à des ondes de choc générées par un lithotriteur. Le contact de la tête de traitement avec la peau du patient permet de propager et de focaliser les ondes de choc sur le calcul.
Celui-ci est ainsi réduit en fragments qui seront ensuite éliminés dans la majorité des cas. Cette élimination se fait par les voies urinaires. Il n’y a donc pas d’ouverture chirurgicale.
La mise en place d’une sonde urétérale entre le rein et la vessie (dite sonde « JJ ou double J») peut être nécessaire dans le cadre du traitement. En fonction de la taille, de la résistance du calcul et de la réponse au traitement, une ou plusieurs séances peuvent être nécessaires.
Le traitement dure habituellement une demi-heure, temps pendant lequel le patient reste allongé sur la table de traitement.
L’hospitalisation est ambulatoire mais peut être prolongée en fonction du type de calcul, de l’état général et des suites opératoires (douleurs, fièvre).
Préparation à l’intervention
Comme pour toute intervention chirurgicale, une consultation d’anesthésie pré-opératoire est nécessaire quelques jours avant l’opération.
Les urines doivent être stériles (absence d’infection). Une analyse d’urines (ECBU) est donc réalisée avant l’intervention afin de traiter une éventuelle infection.
Il est important pour cette technique de savoir si le patient suit un traitement pour fluidifier le sang (aspirine, anticoagulant ou autres) et de s’assurer de l’absence de trouble de la coagulation sanguine, de stimulateur cardiaque ou de grossesse évolutive.
Déroulement de l’intervention
Le patient est allongé sur une table de traitement, un appareil de repérage (Rayons X ou échographie) permet de localiser le calcul. Un ballon rempli d’eau et couvert de gel d’échographie est alors mis au contact de la peau pour permettre aux ondes de chocs de se propager jusqu’au calcul pour le fragmenter. Ces ondes émettent un bruit pulsé caractéristique.
Le nombre et la puissance des impacts est déterminé le chirurgien. Une nouvelle séance peut être nécessaire au moins 3 mois plus tard.
L’intervention se déroule le plus souvent sous sédation intraveineuse et parfois sous anesthésie générale (en cas de geste endoscopique associé ou pour un enfant).
Suites habituelles
Habituellement les urines sont colorées de sang pendant quelques heures à quelques jours. Des douleurs et des troubles pour uriner peuvent survenir qui correspondent à la migration des fragments. Un traitement antalgique estêtre prescrit par le chirurgien.
Les fragments s’éliminent par les voies naturelles dans un délai compris entre quelques jours et quelques semaines. En l’absence de douleurs, des boissons abondantes faciliteront cette élimination.
Il est recommandé de recueillir les fragments pour qu’ils soient analysés. Ceci permettra de vous proposer un régime alimentaire et des boissons adaptés afin de diminuer le risque de récidive des calculs.
Le taux de succès relevé dans la littérature médicale est de 50 à 85%.
En cas d’échec de la lithotritie l’urologue peut être amené à proposer une autre séance ou une autre méthode de traitement.
Risques et complications
Toute intervention comporte un risque de complications qui ne sont pas toujours prévisibles mais peuvent parfois être graves, en rapport avec la maladie lithiasique et/ou des variations individuelles.
La lithotritie peut donner lieu, aux complications suivantes :
Des douleurs intenses peuvent apparaître si un fragment du calcul bloque le passage de l’urine entre le rein et la vessie. Dans ce cas, l’opéré doit diminuer la consommation de liquide. Une prise en charge médicale adaptée permet dans la majeure partie des cas de calmer les symptômes.
En cas de frissons et/ou de fièvre le patient contacter sans tarder le chirurgien urologue et/ou son médecin traitant pour une prise en charge adaptée.
Exceptionnellement peut apparaître un hématome dans ou autour du rein, pouvant nécessiter une transfusion sanguine et/ou un geste chirurgical.
Fiche Information AFU