RESECTION TRANS-URETHRALE DE VESSIE
L’intervention est destinée à réaliser l’ablation ou un prélèvement d’une lésion vésicale et à en faire pratiquer l’analyse au microscope.
Principe de l’intervention
Une anomalie de la vessie a été détectée ou est suspectée par des examens radiologiques, biologiques ou endoscopiques.
Seul l’examen au microscope du tissu enlevé fera le diagnostic exact permettant de proposer le traitement et le suivi adaptés à la situation.
L’absence de diagnostic précis et de traitement expose au risque de laisser évoluer une lésion dangereuse, éventuellement cancéreuse ou susceptible de le devenir.
Y-a-t-il d’autres possibilités ?
Il n’y a pas d’autre moyen que l’intervention qui est proposée pour permettre l’ablation ou le prélèvement de l’anomalie de la vessie.
Préparation à l’intervention
Avant chaque intervention chirurgicale, une consultation d’anesthésie pré-opératoire est nécessaire.
L’urologue et l’anesthésiste recueilleront les antécédents médicaux, chirurgicaux, allergiques et traitements en cours, en particulier antiagrégants et anticoagulants (aspirine, clopidogrel, anti vitamine K) dont l’utilisation augmente le risque de saignement lors de l’intervention, mais dont l’arrêt expose à des risques de thrombose (coagulation) des vaisseaux. Le traitement anticoagulant sera adapté et éventuellement modifié avant l’intervention.
Les urines doivent être stériles pour l’opération : une analyse d’urines est donc réalisée préalablement pour en vérifier la stérilité ou traiter une éventuelle infection, ce qui pourrait conduire à différer la date de l’opération.
L’intervention se déroule sous anesthésie générale ou loco-régionale. Un antibiotique peut être administré avant l’intervention.
Dans certains cas urologue prescrit une instillation pré-opératoire d’un produit (Hexvix) permettant de visualiser certaines lésions de la vessie à l’aide d’une lumière bleue.
Technique opératoire
Le chirurgien introduit dans le canal de l’urètre un appareil endoscopique appelé résecteur. Il est parfois nécessaire de dilater le canal de l’urètre afin d’introduire l’endoscope et permettre l’intervention dans la vessie.
La résection pour tumeur de la vessie se déroule sous contrôle vidéo. Après exploration de l’ensemble de la vessie, le résecteur permet d’enlever la ou les lésions et de coaguler les différents vaisseaux susceptibles de saigner. Les tissus prélevés sont envoyés au laboratoire de pathologie pour analyse. Il peut être parfois nécessaire de réaliser des biopsies complémentaires.
A la fin de l’intervention, une sonde, éventuellement avec lavage continu, est habituellement mise en place dans la vessie.
Suites habituelles
Il est possible que urologue réalise une instillation post opératoire de mitomycine C dans les 24 heures suivant l’intervention afin de réduire le risque de récidive à distance. Ce traitement instillé dans la vessie est laissé en place pendant une heure.
Le lavage vésical est arrêté dès que les urines sont claires et la sonde vésicale est enlevée selon les indications du chirurgien après un ou plusieurs jours. A l’ablation de la sonde, les urines sont claires ou parfois encore teintées de sang. La durée de hospitalisation est variable, décidée par le chirurgien en fonction des suites opératoires, de l’ état général et du type et de l’importance de la lésion vésicale. Le plus souvent, elle est de 2 à 3 jours.
Analyse anatomopathologique
Le résultat de l’analyse du prélèvement de vessie est connu quelques jours après l’opération. Il permet de connaître l’agressivité de la tumeur et son extension dans l’épaisseur de la paroi vésicale. Ce résultat est transmis au médecin traitant.
Risques et complications
Dans la majorité des cas, l’intervention se déroule sans complication. Cependant, tout acte chirurgical comporte un certain nombre de risques et complications décrits ci-dessous :
- Certaines complications sont liées à l’état général et à l’anesthésie ; elles seront expliquées lors de la consultation pré-opératoire avec le médecin anesthésiste ou le chirurgien et sont possibles dans toute intervention chirurgicale.
- Les complications directement en relation avec l’intervention sont rares, mais possibles. On peut les classer en complications :
Habituelles
- Lorsque la sonde vésicale est en place, des contractions vésicales douloureuses peuvent survenir, elles sont parfois associées à des fuites d’urine le long de la sonde.
- Vous pouvez percevoir une sensation de brûlures modérées ou avoir un saignement en urinant pendant 24 à 48 heures.
En cas de persistance de ces troubles, l’opéré doit prendre contact avec son médecin traitant ou l’urologue.
Occasionnelles
- Saignement urinaire persistant justifiant le port prolongé de la sonde.
- Infection de l’appareil uro-génital necessitant un traitement antibiotique adapté, plus rarement infection sévère avec passage des germes dans le sang pouvant nécessiter des soins de soins intensifs.
- Obstruction de la sonde nécessitant des manœuvres de désobstruction et/ou son changement.
Rares
- Saignement urinaire pendant ou après l’opération susceptible de nécessiter une transfusion et/ou une nouvelle intervention chirurgicale.
- Plaie de la vessie ou d’un organe de l’abdomen pendant l’intervention nécessitant le plus souvent le port prolongé de la sonde et exceptionnellement une réparation chirurgicale immédiate.
- Impossibilité à reprendre les mictions après l’ablation de la sonde.
- Le produit de lavage de la vessie pendant l’intervention peut être à l’origine de désordres ioniques dans le sang et entraîner des troubles visuels, nausées, malaises, et exceptionnellement coma.
- Lésion de l’urètre, immédiate ou à distance.
- Lésion de l’uretère nécessitant un traitement complémentaire.
- Problèmes cardio-vasculaires ou liés à l’anesthésie nécessitant une prise en charge dans un service de soins intensifs. Les causes les plus fréquentes sont les infections pulmonaires, les embolies pulmonaires, les accidents vasculaires cérébraux, les phlébites, les infarctus du myocarde dont les formes les plus sévères peuvent aboutir au décès.
Certains événements doivent faire consulter sans tarder: fièvre supérieure à 38°5, malaise, douleur du mollet, difficultés à respirer, difficultés à uriner, apparition de sang dans les urines, douleurs abdominales, vomissements, blocage des urines avec impression de mauvaise vidange de la vessie.
Il est rappelé que toute intervention chirurgicale comporte un certain nombre de risques y compris vitaux, tenant à des variations individuelles qui ne sont pas toujours prévisibles. Certaines de ces complications sont de survenue exceptionnelle (plaies des vaisseaux, des nerfs et de l’appareil digestif) et peuvent parfois ne pas être guérissables. Au cours de cette intervention, le chirurgien peut se trouver en face d’une découverte ou d’un événement imprévu nécessitant des actes complémentaires ou différents de ceux initialement prévus, voire une interruption du protocole prévu.